• Iam

    Iam

     

    Date de création : 1989
    Membres : Akhenaton, Kheops, Imhotep, Freeman, Shurik'n
    Albums : Concept
     
     

    Le groupe de rap marseillais IAM est devenu en quelques années une valeur incontournable du paysage musical français. Chaque sortie d'album est un évènement. Ses membres, dont Akhenaton, poursuivent en parallèle des projets personnels maintenant ainsi un équilibre bénéfique avec leur entreprise collective.

    Pour ces rappeurs originaires des banlieues marseillaises, l'histoire commence vers 1984-85 avec le groupe Lively Crew où l'on trouve Philippe Fragione, qui devra attendre fin 86 son premier voyage à New York pour s'affubler de son premier surnom Chill et Eric qui deviendra Kheops dans la formation d'IAM. En 1988, quand arrive Geoffroy Mussard dit Shurik'n, ils deviennent le B Boys Stance. Pascal qui est bassiste et batteur avant de sampler (échantilloner), fréquente la bande. Il faut attendre l'année suivante pour voir arriver les dernières recrues de ce qui deviendra le groupe IAM : Pascal donc, qui devient Imhotep, "l'Architecte sonore" et les deux danseurs Malek Sultan et Divin Kephren. Outre les nouveaux arrivants, le groupe se construit autour de références égyptiennes et extrême-orientales, traces de lectures croisées des albums de bandes dessinées d'Alix et des ouvrages de Cheikh Anta Diop, l'historien anthropologue linguiste sénégalais.

    Le rap du sud remonte à Paris

    En 1989, ils enregistrent sur un magnétophone "quatre pistes", la cassette "Concept". Malgré un tirage limité, l'écho est plus que satisfaisant : le rap du sud prend forme et remonte jusqu'à Paris. En juin 90, ils signent avec "Labelle noir", le label qui sert de "tête chercheuse" à la maison de disques Virgin. 

    En 1991, sort leur premier album "De la planète Mars". Ils en vendent environ 100.000 exemplaires. Trois simples en seront extraits "Red black & green", "Tam Tam de l'Afrique" et "Planète Mars". Cet album s'impose comme une des plus grandes réussites de la scène rap française encore très jeune à cette époque. Les origines du groupe confèrent à leur rap une spécificité qui en cassant le cliché marseillais "Fernandel-pétanque-pastis", donnent d'autant plus de force et d'intérêt à cet album engendré loin de Paris.  

    Le 3 juillet 90, ils ouvrent le concert de Madonna à Bercy, la plus grande salle parisienne. Depuis, ils ont fait les premières parties de Public Enemy, Rita Mitsouko, James Brown ou Touré Kunda.  

    On danse le Mia

    Deux ans et demi après leur premier album, ils reviennent avec un disque d'une quarantaine de titres "Ombre est lumière". Cet album navigue entre actualité et mythologie, entre textes engagés et parodies comme "Le Mia". Enorme succès en France, ce titre se moque sur un rythme funk et avec humour, des frimeurs du samedi soir. Leur succès et leur notoriété au niveau national en font un des groupes phares de la génération montante. En février 1995, ils sont élus groupe de l'année par les Victoires de la Musique. La même année, ils participent au projet lancé par le cinéaste français Mathieu Kassovitz à l'occasion de la sortie de son film "La Haine". Sur un même disque, différents groupes de rap interprètent des titres liés au thème du film soit la police et la banlieue. Le titre d'IAM s'intitule "La 25ème image".  

    Après les longues tournées de promotion du dernier album, le groupe décide de faire une pause et de prendre du recul. A cette occasion, en 95, le chanteur Chill, devenu Akhénaton, sort un album solo, "Métèque et mat", un album très personnel où l'humour est manié avec une verve toute méridionale et où le rappeur nous fait découvrir son univers.  

    1997 : "l'Ecole du Micro d'argent"

    Deux ans après, sort "l'Ecole du Micro d'argent", nouvel album du groupe IAM, enregistré à New York puis réenregistré à Paris avec la collaboration de Prince Charles, célèbre producteur de Harlem. Le discours est épuré. L'injustice sociale et la dureté du monde sont dépeints à l'aide de mini-récits teintés d'une poésie sombre. Le titre de l'album vient aussi du fait que le groupe IAM entraîne dans son sillage la formation de nombreux groupes de la région marseillaise et qu'il tente de les aider à émerger.

    En 1997, le groupe participe à un projet toujours très lié aux problèmes des banlieues françaises (police, racisme, violence, chômage). Avec d'autres groupes de rap français (Assassin, Ménélik, Ministère Amer, Fabe,...), ils enregistrent un titre au profit de l'association MIB (Mouvement de l'Immigration et des Banlieues), qui s'intitule "11 mn 30 contre les lois racistes".  

    Aux Francofolies de la Rochelle, en juillet 97, le groupe donne un concert entouré de nombreux autres groupes marseillais souvent inconnus mais à qui IAM souhaite faire profiter de sa renommée.  

    Alors que l'album s'est déjà vendu à 500.000 exemplaires, IAM joue à guichets fermés sur la scène parisienne du Zénith le 2 décembre 97. Suit une tournée française. Le 20 février 98, le groupe reçoit la Victoire de la Musique du meilleur album de l'année. Et dans la foulée, ils retrouvent le Zénith pour deux soirées les 21 et 22 avril 98.

    Rap en Solo

    Après le succès de l'album d'Akhénaton en 95, c'est au tour de Kheops de sortir sa production solo en mars 98 avec "Sad Hill" et de Shurik'n fin mai avec "Où je vis". Puis enfin, Imhotep sort le sien le 12 juin, "Blue Print". Mais c'est de loin, Shurik'n qui emporte le plus de succès et culmine en quelques semaines dans les meilleures ventes.

    Toujours imprévisible, IAM sort en simple le titre inédit "Independenza" sur le thème de l'indépendance culturelle. Ce morceau est ajouté en 98, lors du nouveau pressage de l'album "l'Ecole du Micro d'argent". En février 99, deux membres du groupe, Akhenaton et Kheops reçoivent la Victoire de la Musique pour la meilleure Bande Originale de l'année avec le film "Taxi".

    Puis, toujours en 99, nouvel album solo, cette fois pour Malek Sultan alias "Freeman". L'album, "L'Palais de justice", confirme l'incroyable potentiel de créativité de chacun des membres du groupe.

    Un an plus tard, au printemps 2000, Akhenaton revient sur l'avant-scène musicale mais aussi cinématographique, en réalisant son premier film, "Comme un aimant", véritable prolongation cinématographique de son travail. Le film, qui traite de la vie des quartiers défavorisés de Marseille, sort le 31 mai et reçoit un accueil très mitigé. La bande originale est signée bien sûr Akhenaton mais aussi du compositeur de musiques de films, Bruno Coulais.

    Toujours en solo, Kheops ressort un deuxième album à la même époque, "Sad Hill impact". A l'automne 2000, Akhenaton se lance dans l'électronique avec son album "Electro Cypher", hommage à l'électro funk. Puis, le 14 novembre, c'est Shurik'n et son frère Faf la Rage qui sortent "La Garde".  

    2003 : "Revoir un printemps"

    Depuis le dernier opus d'IAM, ses membres ont sorti à eux tous, une dizaine d'albums solo. Forts de ces expériences personnelles, ils se sentent prêts à se retrouver pour l'enregistrement d'un disque du collectif. Conçu entre Marseille, Paris et New York, "Revoir un printemps" sort le 16 septembre 2003. Il est précédé du simple "Noble art" sur lequel on trouve les feeturings (de luxe) des rappeurs américains RedMan et MethodMan.

    Les titres de "Revoir un printemps" ont été conçus dans une période comprise entre le 11 septembre 2001 (explosion des tours du Word Trade Center à New York) et la guerre en Irak (mars/avril 2003),avec dans l'intervalle,le 21 avril 2002 (deuxième tour des élections présidentielles en France). Très marqués par la conjoncture internationale et par les mutations de la société française, Akhenaton, Shurik'n, Kheops et Freeman qui cette fois-ci, sort de son rôle de breaker/danseur pour intégrer le groupe comme MC, proposent un disque dans son ensemble plutôt sombre. Bruno Coulais qui a déjà travaillé avec Akhenaton sur "Comme un aimant", vient apporter aux arrangements une touche particulière, avec l'introduction de cordes. On peut aussi compter la présence de Beyoncé de Destiny's Child sur le titre "Bienvenue". Très attendu, cet album relance l'histoire du plusconnu des groupes de rap français.

    En février 2004, le groupe marseillais sort un DVD "Au coeur d'IAM : genèse d'un album". Le disque propose un documentaire d'1h30, sorte de caméra embarquée dans la conception et la réalisation du cinquième opus du posse. Le DVD a aussi pour objectif de faire patienter le public d'AKH, Shurik'n, Freeman & consorts avant une tournée exceptionnelle.

    Le "Stratégie tour" est lancé au même moment que la sortie du simple "Stratégie d'un pion", début juin 2004. Cette tournée marque surtout le retour du groupe sur scène après sept années d'absence. Solidays, les Francofolies de La Rochelle, les Vieilles Charrues, le Canada, la Suisse, l'Allemagne, le rap Marseillais parcourt, flow aiguisé et micro au poing, les salles francophiles du monde entier.

    2007 : "Saison 5"

    L'aventure collective IAM reprend en ce début d'année 2007. Dans un premier temps, le groupe fait appel à DJ Kheops et Cut Killer pour réaliser un "Official mixtape". On y retrouve Faf la Rage (par ailleurs frère de Shurik'n), le groupe Psy 4 de la Rime ainsi que Chien de Paille, Bouga, etc. Une "mise en bouche" avant la sortie de l'album original le 2 avril, précédé en janvier de la sortie du simple "Une autre brique dans le mur".

    "Saison 5" ainsi que se nomme ce nouvel opus, rassemble des morceaux aux textes finement ciselés, marque de fabrique imparable du crew marseillais, qui abordent des thèmes proches de leurs vécus et de leurs aspirations citoyennes. Le deuxième simple, "Ça vient de la rue", rend hommage aux cultures urbaines. Dans ce disque, IAM revient aux fondamentaux de sa musique. Enregistré plus rapidement que les précédents, "Saison 5" se veut aussi plus direct, un peu moins noyé dans une production de mastodonte.

    Pour renouer vraiment avec le public, le groupe se produit en avant-première pour une dizaine de concerts dans des salles de moyenne capacité à travers la France (du 13 au 30 mars). Le 3 avril, IAM se retrouve à Paris sur la scène du Bataclan. Pour ce nouveau tour, il reprend d'ailleurs quelques uns des morceaux qui ont fait son succès dont le fameux "Mia". 

    Le 3 avril 2007, la clique est au Bataclan, à Paris, avant de prendre une pause jusqu'en décembre. Ce mois-là, IAM enchaîne les dates dans les plus grandes villes de France (avec deux soirées à l'Olympia, à Paris, le 5 et le 6) et s'arrête un soir à Genève, un autre à Zurich et un autre encore à Bruxelles.

    En cette fin d'année, le groupe, en bon fan des comics fantastiques américains, fait paraître une bande dessinée à l'initiative de Freeman. Elle s'intitule "Imperial Asiatic Man". L'histoire se situe à Marseille dans une société devenue totalitaire. Elle se poursuit dans un monde parallèle fortement inspiré de l'univers futuriste du disque "l'Ecole du micro d'argent".  Le scénario est signé Stéphane Durel, les dessins (qui rappellent les graphs urbains), Daniel Ballin.

    2008 : IAM aux pieds des pyramides

    Le 14 mars 2008, pour fêter ses 20 ans d'existence, IAM réalise son rêve : jouer au pied des pyramides du Caire, en Egypte. Eblouis depuis qu'ils sont gamins par l'Egypte pharaonique (tous les membres en ont tiré leurs noms de scène), les rappeurs français ont joué sous un soleil de plomb "Je danse le Mia", "Nés sous la même étoile" ou encore "Petit frère" et ce, devant un parterre de 700 personnes, essentiellement des Français résidents au Caire ou à Alexandrie. L'Algérien Khaled, le chanteur et compositeur tunisien Lofti Bouchnaq et l'ensemble national de musique populaire du Caire ont rejoint le groupe sur quelques titres. A l'occasion de ce voyage, un documentaire ("Encore un printemps") est tourné pour en montrer les coulisses, ainsi qu'un live vidéo du concert du 14 mars, qui sort en DVD en mai 2008.

    Avril 2008


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :